Chalmers explique les réactions négatives liées à l’omission de Curry

Le poids de l'abandon du curry

L’ancien meneur du Miami Heat et double champion NBA, Mario Chalmers, s’est confié sur les vives critiques qu’il a reçues après avoir exclu Stephen Curry, star des Golden State Warriors, de sa liste personnelle des plus grands meneurs de tous les temps. Intervenant dans le podcast No Limit!, Chalmers a admis que les fans américains avaient vivement réagi, nombre d’entre eux l’attaquant en ligne pour ce qu’ils considéraient comme un affront impardonnable.

« J’ai été profondément choqué l’autre jour en disant ça », se souvient Chalmers. « Étant fan de Kyrie [Irving], je le mettais en premier. Ma liste personnelle comprenait Magic [Johnson], Chris Paul et John Stockton. J’hésitais entre Kyrie, parce que je suis fan, et Jason Kidd, parce que c’était un vrai meneur. » Ses commentaires sont rapidement devenus viraux, ravivant le débat sur la place de Curry parmi les plus grands de tous les temps à son poste.

Le poids de l’abandon du curry

Écarter Stephen Curry de toute liste des plus grands meneurs de jeu de tous les temps ne peut que susciter la controverse. Son palmarès est éloquent : quatre titres de champion NBA, deux titres de MVP, dont le premier MVP unanime de la ligue en 2016, et le record du plus grand nombre de paniers à trois points de l’histoire de la NBA. Au-delà des chiffres, Curry a révolutionné le basketball par sa polyvalence et son style, transformant la manière dont les équipes jouent en attaque à tous les niveaux. Pour de nombreux fans et analystes, exclure Curry du débat revient à ignorer un joueur qui a non seulement dominé son époque, mais aussi remodelé le sport lui-même.

Chalmers a toutefois précisé que son point de vue était davantage influencé par son admiration personnelle que par un classement objectif. En plaçant Kyrie Irving en tête de sa liste, il reconnaissait son parti pris pour ses talents et son talent artistique sur le terrain. Pourtant, pour de nombreux supporters, l’absence de Curry était tout simplement inacceptable, ce qui a entraîné une réaction négative que Chalmers a qualifiée de « déchirée ». La situation de Chalmers illustre la tension entre opinion personnelle et consensus public dans les débats sur l’histoire du sport. Lorsque des athlètes ou des analystes partagent leurs classements « de tous les temps », les supporters s’attendent souvent à ce qu’ils adhèrent aux récits largement répandus.

La grande conversation  héritage et définitions

Dans le cas de Chalmers, son admiration pour la créativité et le talent de Kyrie Irving l’a poussé à privilégier Irving plutôt que Curry. De même, l’inclusion de meneurs traditionnels comme Magic Johnson, Chris Paul et John Stockton reflète son appréciation pour les joueurs qui incarnaient le rôle classique de meneur de jeu. Jason Kidd, qu’il a également considéré, correspond également à ce profil.

L’ironie est que la grandeur de Curry réside dans la redéfinition de ce rôle. Plutôt que de se limiter à un rôle de facilitateur, Curry a su allier tirs, points et jeu créateur d’une manière inédite à ce poste. Pour beaucoup, cela fait de lui non seulement l’un des meilleurs meneurs, mais aussi l’un des plus révolutionnaires. Le choix de Chalmers a mis en lumière le clivage entre ceux qui saluent Curry pour avoir révolutionné le jeu et ceux qui privilégient encore la définition traditionnelle du meneur. Son honnêteté, affirmant être un supporter de Kyrie, a peut-être adouci l’explication, mais pour le public, cela n’a guère atténué le sentiment d’un manque de respect injuste envers Curry.

La grande conversation : héritage et définitions

Les remarques de Chalmers soulèvent une question plus large : comment définir l’excellence au basketball ? S’agit-il de championnats, de distinctions personnelles, de compétences individuelles ou de capacité à redéfinir le jeu ? Pour Magic Johnson, c’était la domination et le leadership. Pour John Stockton, c’était l’efficacité, la longévité et la régularité en tant que meneur de jeu. Pour Chris Paul, c’était la maîtrise technique et la compétitivité. Pour Kyrie Irving, le talent artistique et le talent forcent l’admiration, même si sa carrière a été irrégulière.

Stephen Curry complique le débat car il ne rentre pas parfaitement dans les catégories traditionnelles. S’il a remporté des championnats et des distinctions, son véritable héritage réside dans la transformation de la culture du basketball, des stratégies NBA aux salles de sport pour jeunes du monde entier, où les jeunes s’entraînent désormais aux tirs à trois points aussi facilement que les lay-ups. La liste de Chalmers reflète peut-être une préférence pour les traditionalistes, mais les réactions négatives suggèrent que les fans et les analystes considèrent Curry comme un incontournable lorsqu’il s’agit de déterminer les meilleurs meneurs de tous les temps. Son absence n’est pas seulement controversée ; pour beaucoup, elle donne l’impression de réécrire l’histoire.

Stephen Curry